Ecoutez: "Le Souffleur de Nuit"
Contes et comptines
Galiel Slifoïn poc
Dima Lima Soya
Bival Dima
Epral Lima
Ardal Soya
Matral Varish
Agal Rôst dic
Nagal Laga
Eral Preva
Massal Matal
Ocrey dic
Laga Preva
Vaïkivi
Julash Beamanem !
La chanson des couleurs
Dima Lima Soya
Dima la rouge
Lima l’orange
Soya la jaune
Varish la verte
Et Rôst la bleue
Laga l’indigo,
Preva la violette,
Blanc et noir
Ocrey l’une
Laga Preva
Vaïkivi
Et voilà l’arc-en-ciel !
Le monde de l'Arbre
Il était une fois un endroit qui s’appelait le monde de l’Arbre. De nombreux êtres magiques vivaient en son creux: fées, elfes et lutins. Tous vivaient en bonne intelligence. Dans les Racines veillaient les vieux sages, à qui l’on demandait conseil, des anciens de plus de 10.000 ans ! Ils avaient de grands nez tout tordus, comme les racines de l’arbre, et des champignons, à force de vivre sous la terre ! Dans le Tronc, étaient tous les êtres merveilleux qui prenaient soin de la nature et peignaient l’écorce de l’arbre pour l’hiver, afin qu’il ne meure pas. Ils recueillaient également la sève, qui permettait à tous de se nourrir et de passer la mauvaise saison avec énergie. Et, dans les Branches, étaient tous les enfants à naître, les uns nichés dans des feuilles et les autres pendus aux branches. Les fleurs devenaient des petites filles et les cocons devenaient des petits garçons. L’Arbre, lui, était le père de toute cette petite famille et protégeait ses petits habitants qui, eux aussi, en retour, prenaient soin de lui. Souvent, les petits enfants, sortant de leurs fleurs et de leurs cocons, allaient jouer entre les stries de l’écorce de l’Arbre et il leur racontait des histoires. Ils lui demandaient si ce que les anciens disaient sur lui était vrai. Et lui de répondre : « La moitié de ce qu’on raconte sur moi est vrai. Le tout est de savoir quelle moitié. A vous de deviner. »
Un jour, on vit se lever la pire des tempêtes que le ciel eût pu engendrer. Le vent balayait l’horizon, moissonnant la vallée et ébranlant le monde de l’Arbre jusque dans les entrailles de la terre. Il plut pendant 5 jours et 6 nuits. La rivière toute proche gonfla et enfla. Les êtres magiques étaient catastrophés. Qu’allait devenir leur petit monde ? Qu’allait devenir leur Arbre ? Même les anciens, avec leurs champignons, tremblaient et se tordaient les mains d’anxiété.
Mais l’Arbre, lui, qui avait tant et tant vécu, resta digne et calme. Il parla à ses amis : « N’ayez crainte, mes enfants. Je ne partirai jamais. Tant que le monde sera, votre Arbre restera. » Et il tint bon. Il brava la pluie, affronta le vent et continua à rassurer les siens, comme le bon patriarche qu’il était. Il brava la pluie, affronta le vent.
La tempête cessa. Alors les êtres merveilleux, des plus jeunes, sortis de leurs cocons et de leurs fleurs, aux plus anciens, s’extirpant de leurs Racines, acclamèrent le retour du soleil. Ils dansèrent et chantèrent au vu de la sérénité retrouvée.
Mais l’un d’entre eux s’aperçut soudain que l’Arbre était touché. Il avait subi un choc trop violent qui avait abîmé son écorce et fragilisé son Tronc. La fête s’arrêta, toute joie ayant disparu des visages et des cœurs. Un petit garçon ramassa alors une graine qui avait roulé à ses pieds. Et, tandis que l’Arbre mourait, tous ses petits amis plantèrent la graine, entendant encore résonner les paroles de l’Arbre : « N’ayez crainte, mes enfants. Je ne partirai jamais. Tant que le monde sera, votre Arbre restera. »
Et la petite graine poussa, s’épanouit, et offrit en à peine quelques décennies un nouvel Arbre, jeune, robuste et fier. Le vieil Arbre avait tenu parole : jamais les êtres magiques ne seraient seuls, tant qu’il resterait une petite graine à planter et quelqu’un pour l’arroser. »